« Aucun pays ne peut véritablement aller de l’avant au XXIe siècle s’il laisse de côté la moitié de ses talents », a lancé le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, le 17 septembre 2018, lors du lancement de la conférence FinDev Canada, réaffirmant ainsi le soutien de la Banque en faveur des femmes.
FinDev Canada, l’Institut de développement du Canada, est une filiale d’Exportation et développement Canada (EDC), l’agence de crédit à l’exportation du pays. Lancé six mois plus tôt, FinDev a pour mandat de soutenir la croissance et la durabilité des entreprises sur les marchés en développement.
« Avec ses universités, ses organisations internationales et sa population multiculturelle, Montréal est le lieu idéal pour accueillir FinDev Canada, a déclaré Mme Marie-Claude Bibeau, la ministre canadienne du Développement international. Je suis convaincue qu’il jouera, depuis son siège à Montréal, un rôle crucial dans la promotion du programme international de développement de notre pays, en proposant le bon dosage de capitaux publics et privés et en nouant des partenariats avec des entreprises dans les pays en développement, notamment celles qui sont gérées par les femmes et les jeunes. »
M. Adesina a prononcé son discours d’ouverture lors de la séance inaugurale de la conférence.
« Nous tous, dans cette salle, comprenons d’instinct la nécessité d’aider les femmes. Beaucoup d’entre nous viennent – et y ont de la famille – de lieux où le travail des femmes est absolument essentiel pour garder la communauté soudée. Et pourtant, trop souvent, leur travail n’est pas pleinement reconnu. Et trop souvent, les femmes se voient refuser leur juste part de salaire pour un travail égal », a-t-il déclaré.
Le problème ne concerne pas seulement l’Afrique ou même l’Amérique du Nord, selon lui. « Dans toutes les sociétés, ce problème constitue un gaspillage insensé de ressources. »
Briser le statu quo
Le président de la Banque africaine de développement a appelé à en finir avec le statu quo sur les questions de genre, alors que les femmes et les jeunes s’avèrent les forces vives d’innombrables petites entreprises. « Le statu quo ne peut plus durer, a-t-il lancé. Nous savons qu’investir dans les femmes peut générer un véritable effet catalyseur dans les communautés. Les femmes réinvestissent jusqu’à 90 % des revenus de leur travail dans leur famille et dans leur communauté. Cet argent sert à nourrir et à éduquer les enfants, et à payer les visites du médecin. »
M. Adesina a exhorté les partenaires à œuvrer de manière stratégique, novatrice et concertée, afin de combler le déficit de financement entre les hommes et les femmes, estimé à 42 milliards de dollars américains. « Si les limitations sociales et les systèmes de croyances annihilent souvent les rêves des femmes, c’est souvent au guichet des banques que leurs rêves s’effondrent. Pour de nombreuses femmes entrepreneurs dépourvues de garanties et privées de tout accès aux terres ou à d’autres ressources financières, la banque signifie la fin du parcours », a-t-il déploré.