RDC : Des dizaines de morts et des milliers de déplacés par les violences depuis début février


Crédit photo : © 2022 D.R.

Depuis début février, les violences dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait des dizaines de tués et des milliers de déplacés, a dénoncé vendredi l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), faisant état de huit attaques en quelques jours en Ituri.

Ces huit attaques, affectant des personnes déplacées au cours des dix premiers jours de février, se sont traduites par des exécutions, des enlèvements, des pillages ou des incendies volontaires d’habitations.

« Les milices à travers les régions orientales de la RDC continuent de cibler les civils déplacés dans un nombre croissant d’attaques mortelles ce mois-ci », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Boris Cheshirkov, porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Les miliciens de CODECO continuent de sévir en Ituri

Selon l’ONU, au moins 17 personnes, dont huit enfants, ont notamment été tuées mardi dernier par les milices du groupe armé de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).

« Aux premières heures du 15 février, des combattants de la milice ont massacré ces civils à coups de machette dans la localité de Lando, dans le territoire de Djougou », a détaillé M. Cheshirkov, relevant qu’une mère et ses deux enfants ont été brûlés vifs lorsque les assaillants ont mis le feu à des habitations.

Cette vague de violence fait suite à une attaque particulièrement meurtrière contre le site de déplacés de Plaine Savo le 1er février dernier, également dans le territoire de Djougou, en Ituri. Lors de cet incident, plus de 60 personnes avaient déjà été tuées et 25.000 avaient été contraintes de fuir leurs maisons.

Le HCR appelle les parties à immédiatement arrêter les violences contre les civils, notamment les déplacés. Car malgré l’instauration de l’état de siège par le gouvernement en mai 2021 dans le but de stabiliser la région, les violences et les abus à l’encontre des civils et des personnes déplacées continuent de déstabiliser des pans entiers de la province du Nord-Kivu.

Au moins 5,6 millions de personnes déplacées en RDC

Au début du mois de février, sept personnes déplacées dans le territoire de Masisi ont fui après avoir été fouettées pour ne pas avoir payé une taxe imposée par des groupes armés. Dans le même temps, six autres ont été enlevées et libérées après le paiement d’une rançon.

A Beni, des milliers d’habitants ont aussi été déplacés depuis une semaine par des violences. Au moins 10.000 civils ont fui des affrontements entre communautés au Sud-Kivu depuis début février. Selon l’ONU, au moins 5,6 millions de personnes sont déplacées en RDC dont 2,7 millions de personnes entre janvier et novembre 2021.

Le HCR appelle toutes les parties concernées à cesser immédiatement les violences contre les civils. Les déplacements à grande échelle et répétés submergent les ressources des établissements voisins où les gens ont cherché la sécurité. Le HCR demande aux parties de garantir un accès à une assistance humanitaire.

« Les enlèvements et les attaques contre les travailleurs humanitaires, qui sont également en augmentation, doivent cesser afin qu’ils puissent poursuivre leurs opérations sans que leur sécurité soit menacée  », a conclu le porte-parole du HCR.